top of page

Aristide Cavaillé-Coll (1811 - 1891)

l'un des plus grands facteurs d'orgue du XIXe siècle.

 

Jeunesse et formation :

Né à Montpellier (Hérault), dans une famille de facteurs d'orgues, les Cavaillé-Coll.

Jean-Pierre Cavaillé (1743-1808) fut le premier facteur d'orgue de la famille, il épousa Maria Coll en 1767. Leur fils Dominique-Hycinthe Cavaillé-Coll épousa Jeanne Autard, en 1810 alors que le fils aîné du couple, Vincent, était né le 8 octobre 1808.

Aristide est leur deuxième fils. C'est tout naturellement et très tôt qu'il fit son apprentissage dans cette profession associé à son père et à son frère aîné. La famille vivait alors à Toulouse.

En 1830, Aristide, qui poursuivait des études de mathématiques, inventa, en collaboration avec son frère et son père, un instrument à clavier et à anches libres baptisé " poïkilorgue " ou orgue varié expressif, qui fut remarqué par Rossini lors de la représentation de son opéra Robert le Diable à Toulouse. Celui-ci les incita à venir à Paris.

Créateur et innovateur :

En 1833, la famille s'installa à Paris, à la demande de Rossini qui avait besoin d'un petit orgue pour la représentation d'un opéra.

 

Aristide Cavaillé-Coll se fit connaître en remportant le concours ouvert pour la construction d'un grand orgue à l'abbaye royale de Saint-Denis, avec l'appui des membres de la commission : Boieldieu, Cherubini, Lesueur.

Cet instrument colossal comporte, en germe, tout le génie du jeune facteur :

Ce fut une brillante réussite. Cet orgue novateur terminé en 1841, marqua le point de départ d'une éblouissante carrière.

Une carrière professionnelle prestigieuse :

Avec l'aide de son père et de son frère, il construisit par la suite les orgues de nombreuses églises à Paris comme en province.

Après Saint-Denis, les plus prestigieuses paroisses de la capitale firent appel à son talent.

L'Orgue Cavaillé-Coll de Plainfaing

 

« Il résulte de l’orgue de Plainfaing

une très grande maitrise

dans l’art de la facture d’orgue » 

Jean-Christian Guerrier, Maître Facteur d’orgue

 

Historique :

L’église de Plainfaing fut construite en 1790.

 

Il faudra attendre 1821-1823 pour qu’un orgue soit posé dans cet édifice. Aucune autre mention d’un précédent instrument n’est faite. Cet instrument d’un clavier et pédalier en tirasse fut posé par Antoine GROSSIR, facteur à Dommartin-lès-Remiremont.

 

Réparé en 1843 par François Ignace HERISE, transformé en 1876 par Martin RINCKENBACH, cet instrument fut démonté en 1884 par Théodore JAQUOT et remonté en 1886 dans l’église entièrement transformé (en style roman) en 1884.

On ne sait pour quelle raison, mais dès 1894, le curé de Plainfaing songea à remplacer l’orgue Grossir (mauvaise qualité, instrument trop petit par rapport à l’édifice…). Celui-ci fut en contact avec le facteur Jaquot de Rambervillers jusqu’en juillet 1899. Plusieurs devis furent envoyés dont certains prévoyaient le réemploi d’une partie de l’orgue Grossir (buffet, jeux…).

Or le 5 février 1900, les habitants de Plainfaing dont Mr le curé, apprirent que Mme Géliot, veuve d’un industriel dirigeant un groupement d’usines textiles dans la vallée, venait de commander de sa propre initiative un orgue auprès de la célèbre manufacture Cavaillé-Coll. Cette manufacture était dirigée depuis deux ans par Charles Mutin, ancien apprenti de la manufacture ayant racheté celle-ci en 1898. Aristide Cavaillé-Coll, le fondateur et facteur d’orgue mondialement connu, était décédé depuis 1899.

En souvenir de son défunt mari, Mme Géliot décida de couvrir toute la dépense pour ce nouvel orgue. L’ancienne orgue Grossir fut transféré à Hadol où il se trouve encore aujourd’hui. Le nouvel instrument fut inauguré le 09 septembre 1900 par Eugène Gigout, nancéien d’origine et titulaire de l’orgue de Saint Augustin à Paris.

Cet instrument et la donatrice eurent les louanges de plusieurs journaux locaux mais cela ne fut pas le cas du Républicain des Vosges qui en pleine grève des ouvriers Géliot écrivit :

« Les bénéfices commerciaux Géliot servent à acheter des orgues pour l’église. Du coup les ouvriers ont été obligés de serrer leur ceinture d’un cran, et les cléricaux seront en liesse le dimanche 9 septembre… ».

Un projet d’orgue de chœur présenté en 1924 par Jaquot resta sans suite.

En 1926, un ventilateur électrique fut posé sur le grand orgue par ce facteur.

 

L’Instrument :

Eugène Gigout établi un concis rapport d’expertise daté du 11 septembre 1900 :

« L'orgue de l'église paroissiale de Plainfaing, sortant des ateliers de la maison A. Cavaillé-Coll, que j'ai eu l'entière satisfaction d'inaugurer le dimanche 9 septembre 1900, est un instrument très complet avec ses 14 jeux dont deux jeux effectifs au pédalier. Construit par Ch. MUTIN avec le soin, la science, la perfection dans les détails qui sont les qualités propres de la célèbre maison de l'avenue du Maine, l'orgue de Plainfaing est le modèle achevé de ces Cavaillé-Coll qui, par la plénitude de leur sonorité, le timbre particulier de leurs jeux, donnent l'impression d'un orgue beaucoup plus considérable, offrant à l'organiste les ressources les plus variées. Je suis heureux d’avoir à en donner ici le témoignage.»

L’instrument est resté dans son état d’origine depuis sa mise en place, situation extrêmement rare dans notre région pour être signalée.

L’orgue de Plainfaing porte le numéro 741. A titre indicatif, le dernier orgue construit sous la direction d’Aristide Cavaillé-Coll lui-même portait le numéro 699, orgue de la salle Poirel de Nancy. Il est alors facile d’en conclure que la nouvelle maison Mutin-Cavaillé-Coll a construit l’instrument de Plainfaing. Cependant on est en droit de s’interroger sur les éléments constituant l’orgue de Plainfaing qui pourraient être issus de l’entreprise Cavaillé-Coll avant son rachat. Il parait en effet difficile à une manufacture comme celle de Mutin, avec le carnet de commandes dont elle disposait (plus de 300 orgues en 33 ans) d’avoir conçu et réalisé entièrement l’instrument en moins de 8 mois.

Atelier Cavaillé-Coll à Paris :

 

 

 

 

 

Cavaillé-Coll avait pour habitude de « commercialiser » ses orgues (opus) dans un catalogue qu’il présentait aux différentes paroisses ou acheteurs privés. La manufacture disposait alors d’un stock d’éléments prêts à être montés. Nous étions dans l’époque dite « industrielles » où la rationalité primait au sein des entreprises. Il est possible alors que ce fus le cas pour l’orgue de Plainfaing, et que le facteur d’orgue Mutin n’eut qu’à assembler l’orgue sur la tribune de Plainfaing suivant la conception Cavaillé-Coll.

Un autre élément peut nous confirmer dans ce doute : la signature sur la console en dessous des jeux où il est fait état du facteur « Cavaillé-Coll » et non de l’association nominative « Mutin Cavaillé-Coll ».

                                       L’orgue de Plainfaing est le dernier (ou l’un des derniers) des "Orgues Cavaillé-Coll" de Lorraine encore dans son état d’origine et qui n’a subi aucune modification, ni transformation depuis sa construction et installation dans l’église St.Nicolas.

 

 

Derniers travaux :

Les travaux de relevage, effectués sur l’année 2016 par la manufacture d’orgue Jean-Christian Guerrier, ont été les suivants :

- Démontage, nettoyage et restauration (si besoin) de l’ensemble de la tuyauterie

- Nettoyage intégral de l’orgue - Restauration des relais pneumatiques

- Vérification et réglage précis de la mécanique

- Remplacement du moteur

- Reprise de l’harmonie afin de retrouver la sonorité originelle de l’instrument

Par ce fait, la restauration effectuée par la maison Guerrier visait à garder ces particularités sonores et ainsi redonner ses lettres de noblesse à un instrument exceptionnel tant par son nom que par ses qualités de factures et musicales.

Orgue Cavaillé-Coll de Plainfaing

Orgue Cavaillé-Coll de Plainfaing

Console Cavaillé-Coll

Console Cavaillé-Coll

Orgue Cavaillé-Coll de Plainfaing

Orgue Cavaillé-Coll de Plainfaing

Aristide Cavaillé-Coll

Aristide Cavaillé-Coll

Signature de A.Cavaillé-Coll

Signature de A.Cavaillé-Coll

Manufacture d'orgue Cavaillé-Coll

Manufacture d'orgue Cavaillé-Coll

bottom of page